mercredi, décembre 11, 2024
Les Manuscrits de la Mémoire Morte

Les Manuscrits de la Mémoire Morte

Dans un monde à l'histoire oubliée, les morts marchent et les civilisations s'égarent.

Les Ariolins

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La culture arioline ne se distingue pas autant que certaines autres cultures ayant survécu à l’Empire d’Asten. Certains de ces préceptes ont inspirés d’autres cultures, mais elle reste un peu à part dans le paysage culturel d’Aodissia. L’Ariolin est généralement associé aux Arts Martiaux, mais beaucoup ignore ce qui se cache derrière les pratiques séculaires des Ariolins.

Origine

Les Ariolins sont issus de la culture impériale de la dynastie d’Asten. Dès la chute du royaume Gatten, une tranche importante de la population rurale s’est mise dans la tête d’exister au maximum en autarcie et d’ignorer les développements de la civilisation. Bien entendu, ils ne purent se prémunir longtemps du contrôle impérial, mais aucun gouverneur n’a jamais pu obtenir des provinces ariolines qu’elles se soumettent tant en termes politiques que culturels. Dans leur recherche constante d’une vie simple et respectueuse, les Ariolins ont ainsi résisté à la pression de la civilisation d’Asten.

Les Ariolins ont souvent été appelés « les ruraux » ou de façon plus fleuries pour signifier de manière insultante leur rapport à la terre. Si nombre d’entre eux sont devenus, peu à peu, des citadins, ils se sont toujours efforcés de préserver un mode de vie harmonieux et proche de la nature. Ils ont ainsi traversé toutes les époques de l’Empire. Les provinces ariolines se trouvaient légèrement à l’ouest d’Astendar et étaient les plus fertiles de l’Empire. En raison de ce positionnement stratégique, et de leurs capacité de production, les provinces en question ont tout le temps été épargnés par les efforts impériaux destinés à faire disparaître les croyances philosophique des Ariolins. A différentes reprises, certaines tentatives d’accroître le contrôle et l’occupation impériale des provinces ariolines ont parfois poussé les populations locales à bout, provoquant des jacqueries violentes.

C’est lors de certaines de ces révoltes que le mouvement bordurin s’initia (cf. Les Bordurins). Malgré tout, les Ariolins pure souche restèrent maître de leurs terres et ne furent jamais totalement soumis au contrôle impérial. L’Empire finit par accepter l’indépendance culturelle arioline avant de choir. Le recrutement et la déportation massive des Ariolins durant les guerres de conquête impériale contre les Dudins et les Elfins faillirent avoir raison d’eux mais, sur leurs terres, ils restèrent assez nombreux pour faire perdurer leur mouvance. Si bien qu’après la chute de l’Empire et l’arrivée des Disciples d’Aod, ils parvinrent à se développer à nouveau.

Malgré les injonctions des Disciples, les Ariolins restèrent sur leurs terres bien après la chute de l’Empire et la venue des Aodis et ne migrèrent dans la région d’Astareth et une Aodissia déjà construite que sous l’impulsion de leur chef spirituel. Uyadan ne changea pas grand chose dans leur existence, contrairement à la Levée des Morts qui les poussa à déplacer leurs domaines ruraux pour les rapprocher des cités. Leur implantation actuelle à Aodissia se situe principalement autour d’Osmondis et Iluvianis.

Religion

Les Ariolins révèrent une déité particulière appelée le Dieu Réincarné, lequel s’appelle Fassouah dans leur idiome. D’une manière similaire aux Darkiliens (cf. Les Darkiliens) qui recherchent les incarnations successives de leurs sept Daevas pour en faire leurs chefs de file religieux, le Fassouah est un Ariolin unique qui est censé être né au moment exact de la mort de sa précédente incarnation. Le Fassouah n’est toutefois pas toujours identifiable comme tel et les Massanjii, qui sont les directeurs de la conscience arioline et les plus proches serviteurs du Fassouah, se livrent en réalité à une véritable collecte de « Fassouahs potentiels » (les Kinjo) dans les quelques années qui suivent la mort du Fassouah, afin de les éduquer et de déceler lequel est le véritable Dieu Réincarné.

Lorsqu’il est pleinement identifié, le Fassouah devient le chef spirituel et religieux des Ariolins et le reste jusqu’à sa mort. Le temps qui sépare son décès de la nomination du suivant est une période qui peut durer entre 5 et 15 ans, selon l’âge auquel le Fassouah se révèle vraiment. Durant cette période, l’incertitude spirituelle règne sur les Ariolins.

La spiritualité arioline est essentiellement philosophique. Le Dieu Réincarné n’est pas révéré comme une déité, mais comme un maître à penser, un idéal de sagesse. Le produit de ses réflexions peut influencer le comportement de tous les Ariolins. L’Histoire raconte que les révoltes ariolines contre l’Empire d’Asten ont toutes été initiées par le Fassouah. En dehors de ça, la croyance arioline veut que le Fassouah ne soit pas le seul à se réincarner, mais les humains, eux, ne se réincarnent pas en humain. Chacune de leurs incarnations participe à un cycle de purification, l’incarnation humaine étant la plus viscéralement impure de toute. Le respect pour la terre et les éléments, ainsi que pour la vie humaine, animale et végétale en général vient de cette croyance. Tout être et toute chose a été humaine à un moment donné de son cycle de réincarnation. L’objectif de tout Ariolin (mais dans leur croyance, tous les non-Ariolins devraient aussi se consacrer à cet objectif) est d’atteindre la perfection spirituelle du Fassouah qui permet de se réincarner à jamais dans la forme humaine la plus pure.

Le Fassouah quel qu’il soit prône la simplicité. La vie des Ariolins est calée sur le rythme de la nature et des éléments. Ils exploitent la terre mieux que quiconque et finalement, la seule chose qui importe, c’est d’être en harmonie avec elle. Aux premiers temps de l’Empire, la maison impériale craignait que l’image du Fassouah et de son impact sur l’existence de milliers d’Ariolins ne fasse de l’ombre à son pouvoir. Et après avoir tenté de le soumettre et de le corrompre, il est apparu qu’il n’avait aucune ambition de ce genre. Les impériaux n’ont jamais cru en cette histoire de Dieu Réincarné. Pour eux, le Fassouah est une nouvelle personne à chaque fois, donc avec des vues et des idées propres, mais au travers des siècles de règne de l’Empire, cela n’a jamais pu être prouvé. Finalement, l’immuabilité de la philosophie arioline est sa seule caractéristique, et le pouvoir impériale n’a pas eu d’autre choix que de faire avec.

Les Ariolins ont migré en Aodissia sous l’impulsion du Fassouah. Bien qu’ils aient été prié de le faire par les Aodis, ils ne le firent que longtemps après la chute de l’Empire et uniquement sous l’autorité du Dieu Réincarné, ce qui démontre l’autorité absolu de ce personnage sur leur culture.

Autour du Fassouah existe toute une structure dédiée à l’enseignement spirituel lequel passe par l’enseignement des arts martiaux. Ainsi réparti dans les différentes communauté ariolines, se trouvent les Lassanjii qui sont les gardiens de la philosophie arioline au plus proche du peuple. Ceux-là enseignent les arts martiaux et l’harmonie arioline selon les préceptes séculaires véhiculés par le Fassouah. De ceux qui reçoivent l’enseignement des Lassajii, certains embrassent cette carrière. Lors de leur recherche des Kinjo, les Massanjii se déplacent généralement dans les communautés et rejoignent les Yinestii (les sanctuaires des Lassanjii). Il y recherche les Kinjo mais aussi de futurs Massanjii pour perpétuer le Fassanijis.

Toutes la philosophie arioline repose sur l’harmonie du corps et de l’esprit et l’acceptation du principe de purification et de réincarnation. Selon eux, la Levée des Morts et l’impossibilité pour eux de reposer en paix n’a aucun impact sur le cycle de résurrection attendu que les morts sont de toute façon dénués d’âme et que seule l’âme est concernée par la réincarnation. La définition de l’ordre naturel des choses selon les Ariolins est donc quelque chose de très ouvert et permissif.

Le Dieu Réincarné n’est pas considéré à l’égal d’un dieu dans la culture arioline. Il s’agit juste d’un guide spirituel. Si les Ariolins ne rejettent pas l’existence de puissance occulte comme Aod et ses Disciples, ou ne conteste pas l’ascendance divine des Aodis, ils sont rares à pratiquer la magie divine au travers de cette voie. Il se trouve que la philosophie arioline les conduit plus souvent sur la voie de la magie naturelle. L’un n’exclue toutefois pas l’autre et il existe des prêtres d’Aod ariolins.

Us et coutume

Les Ariolins sont élevés dans le respect de leur culture et de leur philosophie dès leur plus jeune âge. Bien qu’ils aient une préférence certaine pour la vie rurale, ils ne dénigrent pas les métiers citadins ou sédentaires, mais ils sont assez rares à embrasser ce genre de carrière.

L’Ariolin moyen rejoint généralement le cycle d’enseignement professé par la Guilde du Savoir, mais, une fois sa formation achevée, retourne auprès des siens pour apprendre un métier rural et explorer les voies de la philosophie arioline. Il arrive qu’un Ariolin soit doté du don des arcanes et décelé en tant que tel par l’Académie, mais ils sont rares, comme si, de par leur culture, cette particularité survenait moins souvent dans leur population, et en plus, ils choisissent généralement de se priver du don plutôt que d’intégrer l’Académie ou de vivre sous la contrainte du Droit d’usage. Par ailleurs, cette forme de magie ne correspond pas du tout à leur philosophie, si bien que les très rares Ariolins mages sont aussi totalement détachés de leur culture et de la philosophie arioline.

Les Ariolins observent un deuil lors du décès du Fassouah. Ils savent alors qu’une longue période de plusieurs années les attendent sans la sagesse de leur père spirituel pour les guider. Les Ariolins ont pour habitude de brûler leurs morts et de répandre leurs cendres dans le Yinesti le plus proche, le plus souvent à l’endroit où le défunt appréciait de méditer. La reconnaissance de l’incarnation du Fassouah est un jour de fête pour les Ariolins.

Une fois l’an, au premier jour du printemps, chaque communauté arioline organise un tournoi de maître. Tout le monde peut s’y inscrire. Il s’agit de se confronter par la pratique des arts martiaux et de se distinguer comme le meilleur pratiquants. Même si ce sont le plus souvent les Lassanjii qui s’y disputent le titre, il n’est pas rare que de plus humbles membres de la communauté s’y essayent. Une fois tous les 23 ans, le tournoi de maître se déplace au Fassanijis, et s’y affrontent les maîtres des communautés ariolines d’Aodissia. Si tout le peuple ariolin ne s’y déplace pas, l’événement est tout de même largement suivi et un exode massif d’Ariolins se produit alors. Le Fassanijis ayant été bâti à quelques distances d’Osmondis, au nord dans les montagnes, Iluvianis se vide d’une grande part de sa population à cette occasion.

L’Ariolin se marie dans un âge situé entre 20 et 30 ans. Les couples sont systématiquement mixte et monogame. Si un Ariolin n’est pas marié passé ses 30 ans, il ne pourra plus fonder de famille selon les coutumes ariolines. Il pourra toutefois rejeter cette partie de sa culture pour se rapprocher d’un membre d’une autre culture et vivre selon d’autres préceptes, mais généralement, les Ariolins acceptent de ne pas avoir descendance et se consacrent à leur métier ou à la philosophie jusqu’à leur mort dans ce cas là.

Homme et femmes sont égaux en termes de rôle et développement personnel dans la société arioline, mais de vieilles coutumes ont confiné les femmes à la gestion et la tenue du foyer, tandis que les hommes gèrent les finances et les ressources de la famille. L’âge est synonyme d’autorité et dans une famille arioline, le plus ancien est le maître du foyer. Les ancêtres sont toujours respectés et représentés dans les foyers ariolins et les membres de la famille sont tenus de saluer leur mémoire au moins une fois par jour. Le rite varie selon les communautés et l’éducation.

Organisation sociale

La cellule familiale est le cœur de la société arioline, ce qui ne la différencie pas de la plupart des autres cultures aodisiennes. Le Fassouah pousse apparemment les Ariolins à embrasser au mieux les règles de la société aodisienne, si bien que les jeunes sont éduqués à la philosophie arioline en premier lieu, puis rejoigne les bancs de l’école. Mais la plupart se consacrent ensuite aux métiers ruraux ce qui les ramènent dans le giron familial.

Le Fassouah ou les Kinjo ainsi que les Massanjii forment le cœur culturel et philosophique des croyances ariolines. Ils disposent de leur propre temple, le Fassanijis. Dans la période qui suit le décès du Fassouah, les Massanjii laissent le temple à l’abandon pour parcourir le monde et rassembler les Kinjo. Lorsqu’ils estiment avoir découverts tous les « potentiels », ils y reviennent et pourvoient à leur éducation. L’un d’eux deviendra le Fassouah, et les autres, des Massanjii. Mais les anciens Kinjo ne sont pas les seuls à devenir Massanjii puisqu’ils ont exactement le même âge que le Fassouah et décèdent généralement juste avant ou après lui de vieillesse.

Les familles ariolines se regroupent en communauté autour d’un sanctuaire nommé Yinesti. Le sanctuaire est un lieu de recueillement généralement situé en pleine nature pouvant prendre bien des formes et accueillant au moins un Lassanji, un érudit-philosophe qui enseigne la philosophie arioline et les arts martiaux. Sans nécessairement en faire un métier, la plupart des Ariolins fréquentent régulièrement les Yinestii pour parfaire leur compréhension de l’harmonie ou leur maîtrise des arts martiaux, ce qui leur sert parfois dans leur activité rurale.

La maîtrise des arts martiaux de combat à mains nues des Ariolins est réputée dans tout Aodissia.