mercredi, décembre 11, 2024
Les Manuscrits de la Mémoire Morte

Les Manuscrits de la Mémoire Morte

Dans un monde à l'histoire oubliée, les morts marchent et les civilisations s'égarent.

Lurienis

Sommaire de la page

La Cité-État de Lurienis est souvent considérée comme un rempart contre les Morts. Elle ne peut en aucun cas remplir ce rôle si les Morts ne la considère délibérément comme telle, ce qui a peu de chance d’arriver. Bien qu’elle soit fortifiée et bâtie sur un ensemble de petites montagnes situées au milieu d’une vaste plaine, elle n’est pas un passage obligé et elle peut être contournée à des kilomètres de distance. En revanche, sa position privilégiée et son altitude lui procurent un large champ d’observation. Depuis les sommets de Lurienis, on peut voir le Mur de Lurien (situé à environ 150 km), la Passe Impériale et les Cité-Etats voisines, Otarenis et Nadivis.

Histoire et situation

Lurien est arrivé dans l’ancienne région d’Astareth une petite centaine d’années après la chute d’Asten. La région de l’actuelle Lurienis était alors occupée par des dizaines de petits fiefs féodalisés dirigés par les Doskaaldis. L’un d’eux était établi dans les montagnes où la villes fut ensuite créée. C’est là que Lurien pris contact la première fois avec les survivants de l’Empire. Lurien proposa aux Doskaaldii de l’assister dans la création d’un camp d’entraînement un peu isolé où il pourrait dispenser un enseignement martial à qui le voudrait. Les Doskaaldii acceptèrent sans savoir ce que cela deviendrait.

En réunissant un nombre conséquent de disciple, l’Académie Militaire de Lurien (ainsi qu’elle s’appelait initialement) requerrait d’énorme quantité de ressources. Lurien établit des accords entre les Doskaaldii, ses principaux lieutenants Gatténiens et les habitants de la région pour produire les denrées nécessaires à l’entretien de l’Académie. Avec le temps, les installations qui surplombaient le fief doskaaldi devinrent une véritable petite ville qui permit aux Doskaaldii de s’enrichir. Dans le même temps, le reste de la Fédération prenait forme et la plupart des Cités-États naissantes ne voulaient pas d’autres agents garant de la paix que ceux formés par Lurien.

Après quelques écueils sur le sens de l’honneur défaillant de certains élèves, Lurien établit que les soldats qu’il formait devraient se conformer de façon exemplaire à un code. Ainsi se structurèrent les Chevaliers de Lurien pour lesquels l’appartenance à cet ordre demeurerait quel que soit les services qu’ils rendraient aux différentes communautés d’Alméra. Au bout d’un moment, en raison de leur fiabilité, aucune d’elles ne put se passer des Chevaliers de Lurien, les mettant systématiquement à la tête de tout service d’ordre, de toute milice et de toute armée, et comme les Chevaliers avaient comme principale règle de ne jamais combattre l’un des leurs, aucun seigneur ne put vraiment de lancer dans une quelconque guerre avec ses voisins.

Les Chevaliers de Lurien, systématiquement formés à Lurienis, constituèrent le premier socle de rapprochement des différentes Cités-États d’Astareth. Un peu moins d’un siècle avant Uyadan, ils étaient déjà, pour l’essentiel, la force policière, judiciaire et armées de la Fédération naissante. Quant à Lurienis, elle ne cessait de s’agrandir pour former toujours plus de Chevaliers. Une quarantaine d’années avant Uyadan, les forces militaires des Chevaliers représentaient environ 3% de la population totale en Aodissia.

La Cité-État de Lurienis se construisit selon les conseils de Lurien mais il ne fit qu’en superviser tant l’architecture que l’administration. Occupé à gérer l’avenir des milliers d’hommes qui constituaient son ordre, Lurien resta volontairement à l’écart. Les Doskaaldii et les Gatténiens se partagèrent le gâteau du pouvoir sans pour autant être en mesure d’asseoir leur suprématie étant donné leur infériorité militaire. Du reste, ils avaient tous fini par employer des Chevaliers de Lurien dans leurs rangs, si bien qu’ils n’avaient plus guère que le terrain politique pour gagner en influence.

La Cité fut donc encore longtemps assujetti à un pouvoir monarchique avant que Lurien n’impose le modèle des autres Cités-États de la Fédération Aodissienne. Il n’accepta toutefois jamais le poste de Gouverneur, se contentant de siéger au Grand Conseil qu’en tant que représentant des Chevaliers, jusqu’à ce qu’il délègue également cette charge à Lurienis pour n’occuper plus que son poste à la Capitale.

Uyadan survint et avec cette catastrophe, la nécessité de réinstaurer un certain ordre. Après avoir repris en main ses Chevaliers à Lurienis, Lurien participa à la reconstruction militaire de la Fédération. Il lui fallu plusieurs années pour consolider les valeurs de l’Ordre et faire face à une hypothétique nouvelle amnésie générale.

La Levée des Morts révéla toute la valeur des Chevaliers de Lurien qui firent courageusement (et même parfois inutilement) face à la menace des Morts. En urgence, Lurien intégra de nombreux prêtres aux effectifs des Chevaliers pour gérer le problème. Lorsqu’il devint évident que le phénomène serait durable, il poussa ses collègues Aodis à formaliser une conscription pour les dépositaires du Dons des Arcanes et du Pouvoir de la Foi, ceci en vue de transformer petit à petit les Chevaliers de Lurien en Chevaliers du Destin. Lurienis n’évolua pas dans l’intervalle si ce n’est pas le renforcement de la dimension religieuse de l’ordre.

Lurienis devint la principale base d’opération des Chevaliers du Destin et servit de base arrière lors de la création du chantier de la Passe Impériale. Ce chantier titanesque mené à 50% par des effectifs de la Chevalerie et à 50% par des effectifs civils, dura une dizaine d’années et permit d’ériger le Mur de Lurien. En parallèle, le recrutement des dépositaires du Pouvoir de la Foi se poursuivit et une nouvelle génération de Chevaliers vit le jour. Les Chevaliers sans pouvoirs devinrent de simple Gardiens du Destin et leurs effectifs décrurent jusqu’à être dépassés par celui des Chevaliers représentant à ce jour plus de 90% des effectifs.

Lurienis s’est transformée au cours des 8 dernières décennies. Le but était d’en faire un ultime refuge pour l’humanité, une ville capable de soutenir un siège de très longue durée. Même si elle est située en première ligne, l’idée est que toutes les communautés des environs puissent s’y réfugier. Ainsi dispose-t-elle d’immenses entrepôts et greniers, de réserves d’eau alimentées par un détournement du fleuve et de nombreux logements vides propres à accueillir plus de trois fois sa population.

Implantation urbaine

La large vallée du Sang-Ciel, l’affluent du Viveride qui s’écoule des Monts Géants vers la Confluence de Grand-Bois comporte une anomalie géologique, une petite chaîne de montagnes se dressant en son milieu. En réalité, cette chaîne est le prolongement d’une cassure orientée nord-sud assez marquée de la plaine créant un dénivelé important depuis Noir-Bois. Le Sang-Ciel dévale cette dépression une cinquantaine de kilomètres en amont de Lurienis et en longe le pied jusqu’à la Cité-État avant de la contourner paresseusement et de s’en aller vers le nord-ouest.

Les Monts de Bois-Brulés, portant ce nom en raison de ses origines volcaniques et de la coloration charbon de ses pierres, sont constitués d’une demi-douzaine de sommets. Les moins érodés, les Monts Isiask et Kermenikov accueillent le plus gros des sections civiles de la Cité-État. Même si les militaires y ont établis divers bâtiments de soutien militaire (comme les tours de guets, la Grande Tour d’Observation, des magasins logistiques et une garnison) l’espace et les habitations sont entièrement réservés aux habitants et au gouvernement civil. Ce dernier l’exploite comme il le désire du moment que l’architecture ne perturbe pas l’usage des ressources militaires. Le Mont Isiask est celui où était établi le fief doskaaldi local. Il a servi de base d’implantation du cœur de la cité, constitué des bâtiments des institutions. Le grand Temple d’Aod y a été érigé ainsi que le Château Posnaïal, la bâtisse servant au Grand Conseil de Lurienis.

Le cœur citadin est cerné par les habitations exubérantes des Gatténiens et des Doskaaldii ainsi que d’une enceinte qui était la toute première de la Cité-État lors de sa fondation. Les gens de conditions plus modestes sont installés au-delà de cette enceinte, sur les flancs de l’Isiask, sur le Kerminikov, où se dresse la Grande Tour d’Observation, et sur une bonne partie du Plateau d’Obsidienne, qui est l’ancienne caldeira de cette zone volcanique. Même si l’Académie militaire dispose de nombreux bâtiments dans la vallée, l’essentiel de ses moyens sont concentrés sur les deux montagnes les moins élevées, l’Espin et le Kalad’tan. Les deux autres monts proches, l’Escamen et le Torion sont légèrement excentrés, situés plus au sud ouest de la caldeira, et sont reliés au Kerminikov et entre eux par de grands viaducs. Ils comportent des installations militaires de défense et des garnisons supplémentaires qui jouxtent des habitations et qui sont occupées et généralement réservées aux familles des Chevaliers du Destin. Les constructions ne s’étalent quasiment pas aux pieds de ces montagnes qui forment une sorte d’avant-poste de la ville fortifiée.

Politique

Le fonctionnement du gouvernement de Lurienis est un des modèles du genre dans les Cités-États et il souffre malgré tout d’une exception notable : Lurien n’en est pas le Gouverneur. Cantonné volontairement à son rôle de Grand Maître de la Chevalerie du Destin, Lurien est fortement sollicité à travers tout Aodissia. D’aucuns disent même qu’il ne dort jamais car il n’en a pas le temps. Il délègue également sa représentation au Grand Concil d’Aodissia au Haut Prélat des Chevaliers du Destin, l’unakisi Erik Berggren. Lurien se présente toutefois à chaque décision vitale du Concil Restreint, tout comme Unak.

Pour le reste, les fonctions d’administration à Lurienis sont conformes à celles distribuées dans les autres Cités-États et à la capitale.

Lieux d’importance

Lieux d’importance dans la ville

  • La Grande Tour d’Observation : bâtie sur le mont Kerminikov, cette tour de 150m de haut domine même les plus hautes bâtisses de l’Isiask. L’édifice est entièrement géré par les Chevaliers du Destin. En son sommet se trouve plusieurs postes d’observations à 360 degrés dont un équipé de vitres enchantées par Otaren en personne permettant de zoomer certaines parties du point de vue et d’ajouter des filtres de détection.
  • Château Posnaïal : cette très ancienne bâtisse maintes fois transformée est le cœur du gouvernement de Lurienis. Le Grand Conseil s’y réunit et certains conseillers y logent comme le Gouverneur et l’intendant ainsi que leurs familles respectives et les domestiques qui entretiennent le château. Une partie du château est ouverte au public et possède une fonction administrative permettant aux citoyens de régler leurs divers problèmes.
  • Le Musée des Archéologues : réputé pour être à la fois riche de nombreuses pièces archéologiques et protégé par un rituel magique rare, le Musée des Archéologues est relativement accessible à ceux qui en font la demande. Peu s’intéresse à cette science toutefois et la plupart des gens voient d’un assez mauvais œil les investissements de l’État dans cette activité de collecte de vieilleries sans valeurs. Situé dans un quartier populaire de l’Isiask, le faste du logis extérieur, adossé à la falaise, jure avec la modestie des habitations alentours. Il protège l’accès au Musée qui est lui-même la devanture des cellules de recherches du groupe.
  • Le Terrain d’Obsidienne : ce large espace dégagé au centre du Plateau d’Obsidienne est la principale zone d’entraînement des plus jeunes recrues des Chevaliers du Destin. Il comporte de la végétation et est cerné de murs. Il contient les casernements, un arsenal et est assez étendu pour permettre l’utilisation d’armes de siège. Des bâtisseurs sont employés à plein temps pour construire, déplacer ou détruire des édifices pour l’entraînement.
  • La Tourelle : situé dans la partie haute du Kerminikov, non loin du pied de la Grande Tour d’Observation, la Tourelle est une auberge d’un genre particulier. Elle est très grande et une partie du bâtiment comporte une tour. Les meilleures chambres y sont situées.
  • L’Arène : Dans une ville assez portée sur le développement militaire, la naissance de l’Arène coula de source. Créée avant Uyadan, cette structure construite sur la base de l’Espin accueille un grand nombre de visiteurs chaque jour. Si les combats qui s’y déroulent peuvent accidentellement conduire au décès, ils sont strictement encadrés et menés comme un spectacle. Les paris y sont autorisés, y formant un commerce très lucratif, mais les Chevaliers du Destin n’ont pas le droit d’y participer.
  • Académie Tarsen : Edrik Tarsen fut un maître d’arme pré-Uyadan dont le talent, dit-on, égalait celui de Lurien. Ayant grandement participé à la montée en puissance de l’ordre fondé initialement par Lurien, il créa, vers la fin de sa vie, une école prestigieuse enseignant l’art du combat et l’art de la guerre. Devenue à présent l’Académie qui porte son nom, cette école continue d’enseigner à des recrues choisies. Elle fut construite originellement en dehors des limites de la ville sur le mont Escamen mais l’urbanisation a fini par cerner la bâtisse et l’inclure dans ses murs.
  • Temple d’Aod : situé sur le Mont Isiask, le Temple d’Aod a été implanté au forceps dans l’architecture de la cité. Il a fallu raser de nombreuses bâtisses pour lui faire de la place dans les murs du cœur citadin. Bien que construit en contrebas de Château Posnaïal, sa flèche dépasse la plus haute tour de ce dernier. À part la place située devant sa principale façade, le Temple est littéralement coincé par les bâtisses d’origines de ce quartier.
  • Tour de l’Académie d’Otaren : l’implantation de l’Académie d’Otaren s’est faite sur le Mont Kerminikov en raison du trop peu d’espace sur l’Isiask. Une grosse partie des installations est enterrée dans les entrailles de la montagne dont émerge une tour somme toute assez petite (15 étages dont le premier tiers cerné par la roche) à flanc de montagne. Quelques constructions de surface entoure la base de la tour et servent de point d’accueil et de rencontre pour les visiteurs.

Lieux d’importance dans la région

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Personnalités

  • Caïus Camilus (Aodissien) : Gouverneur de Lurienis. Vétéran des Chevaliers du Destin
  • Lev Arkanakov (Doskaaldi) : Archimage de l’Académie d’Otaren et membre du Grand Conseil et du Conseil Restreint de Lurienis.
  • Shun Tai (Bordurine) : Haute-Prêtresse de l’Eglise d’Aod et membre du Grand Conseil et du Conseil Restreint de Lurienis.
  • Elijah Shamsuddin (Darkilien) : Commandeur de la Chevalerie du Destin et membre du Grand Conseil et du Conseil Restreint de Lurienis.
  • Nikolai Ermolai (Doskaaldi) : Représentant de la Guilde des Marchands au Grand Conseil de Lurienis.
  • Ling Wen (Ariolin) : Représentant de la Guilde des Fermiers au Grand Conseil de Lurienis.
  • Bek Amhès (Gatténien) : Représentant de la Guilde des Chasseurs au Grand Conseil de Lurienis.
  • Varfolomey Konstantin (Doskaaldi) : Représentant de la Guilde des Pêcheurs au Grand Conseil de Lurienis.
  • Jian Nuan (Bordurine) : Représentant de la Guilde du Savoir au Grand Conseil de Lurienis.
  • Anton Calensistokovitch (Doskaaldi) : Représentant de la Guilde des Métiers au Grand Conseil de Lurienis.
  • Muirenn Deirdre (Bretani) : Représentant de la Guilde des Arts au Grand Conseil de Lurienis.
  • Dorofei Arkanakov (Doskaaldi) : Gestionnaire de la Logistique au Grand Conseil de Lurienis.
  • Livius Tatius (Aodissien-Bordurin) : Ancien Président des Archéologues (membre d’honneur) revenu de sa retraite à Urakis.
  • Dagda Eoghan (Bretani) : Président actuel des Archéologues – est devenu sédentaire depuis la perte de sa jambe gauche (chute dans la montagne).
  • Krat Esh (Gnoll) : actuellement employé par le service de sécurité des Archéologues, Krat Esh est connu comme le loup blanc à Lurienis. Ses démêlés avec la justice sont innombrables en regard de ses manières, mais ces dernières années, il aurait gagné en « sagesse » ou en tout cas, en respect de l’autorité.